Testé depuis 1 an, Linky, le nouveau compteur électrique "intelligent" d’EDF sera généralisé en 2013 et tous les foyers seront équipés d'ici 2018. Le gouvernement a décidé l’installation de 35 millions de ces boîtiers fluo, et le ministre de l'Energie, Eric Besson, estime que cela devrait créer 10.000 emplois.
Le principal atout de ce compteur "communicant" ? Il relève et transmet la consommation d'électricité à distance et en temps réel. L'objectif du dispositif, imposé par une directive européenne : mieux informer les clients sur leur consommation, pour pouvoir la maîtriser et faire des économies. Mais ceux qui l’ont testé, semblent en douter…
« Pas d'intérêt pour le consommateur »
Gabriel, 71 ans, habite en Touraine et fait partie des 300.000 clients qui testent ce dispositif depuis un an. Il paie 60 euros d'électricité par mois et « ne vois pas de différence sur sa facture, ni d’intérêt pour le consommateur » : « On ne va pas courir à son compteur appuyer sur le bouton pour savoir où on en est en consommation instantanée ; c’est ridicule, c’est une vaste fumisterie ! Je pense que ça va coûter excessivement cher et que ce n’est pas EDF mais nous, les consommateurs qui allons payer ! ».
« + 1 à 2 euros par mois sur notre facture d'électricité »
Le gouvernement a promis que ce vaste chantier, estimé à 4,3 milliards d'euros, serait gratuit et bénéfique pour le client. Et donc qu'il ne bénéficierait pas seulement à ERDF [filiale d'EDF chargée de la distribution du courant], qui saura plus précisément la quantité d'électricité qu'il lui faudra injecter dans le réseau, repérer facilement pannes et coupures de courant...
Pourtant, Grégory Caret, directeur des études à l'association de consommateurs UFC Que Choisir, est lui aussi persuadé que le consommateur finira par payer : « ERDF parle de 4 milliards d’euros, mais d’autres estimations parlent de 9 milliards. On nous parle de gratuité pour le consommateur, mais tout porte à croire que ce sera financé par un tarif d’acheminement, principale source de revenu d’ERDF, payé par le consommateur ; soit une hausse de 1 à 2 euros par mois sur sa facture d’électricité ».
Des services payants à venir...
Thierry Saniez, délégué général de l'association de consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de vie) souligne par ailleurs que « beaucoup de consommateurs n’auront pas accès à ce compteur, situé parfois en extérieur et qui ne donne pas les bonnes informations pour maîtriser sa consommation. Il est à craindre que les informations plus fines soient des services payants », ajoute-t-il.
En effet, si le gouvernement a exigé des industriels une offre gratuite de services « suffisamment étoffée », d'autres services payants à la carte pourraient ensuite se développer…