Pour réduire les ondes électromagnétiques, il faut trois fois plus d'antennes-relais
Le Monde.fr avec AFP | 26.08.2013 à 16h36 • Mis à jour le 27.08.2013 à 10h17
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Multiplier les antennes de faible puissance permettrait de baisser l'exposition aux ondes.
Au moins trois fois plus d'antennes-relais moins puissantes seraient nécessaires pour garantir aux Français une "faible exposition" aux ondes électromagnétiques tout en conservant une couverture de téléphonie mobile "satisfaisante", selon des simulations menées dans cinq villes et dont les résultats sont publiés lundi 26 août par le gouvernement.
Issu en 2009 du Grenelle des ondes, le comité opérationnel sur les ondes de téléphonie mobile, réunissant l'Etat, les opérateurs de téléphonie, les élus locaux et les associations, était chargé d'"étudier la faisabilité d'une réduction de l'exposition du public aux ondes" sous le seuil de 0,6 V/m (volt par mètre), défendu par des associations comme un "seuil de protection" sanitaire. Ce comité a également supervisé des travaux visant à simuler un tel abaissement dans plusieurs villes, puis a calculé le nombre d'antennes qu'il faudrait ajouter pour préserver la qualité de couverture.
ABAISSER L'EXPOSITION DES V/M DÉTÉRIORERAIT LA COUVERTURE RÉSEAU
Selon un état des lieux en 2010 et 2011 dans seize zones pilotes, "90% des niveaux d'exposition modélisés sont inférieurs à 0,7 V/m et 99% à 2,7 V/m alors que les valeurs limites réglementaires sont comprises entre 40 V/m et 61 V/m pour les fréquences utilisées par la téléphonie mobile", établit le rapport de synthèse remis lundi aux ministres de l'écologie et de l'économie numérique. D'après des simulations numériques, l'abaissement de l'exposition à 0,6 V/m "s'accompagnerait d'une forte déterioration de la couverture réseau, en particulier à l'intérieur des bâtiments" : de 82% en intérieur à Paris 14e ou de 30 à 40% à Plaine-Commune (Seine-Saint-Denis), par exemple.
Lire (édition abonnés) : "Antennes-relais : les écologistes veulent limiter l'exposition aux ondes"
Selon ce rapport, si un tel abaissement était mis en œuvre, il faudrait, au vu des simulations finalisées dans cinq villes (Paris 14e, Grand-Champ (Morbihan), Grenoble, Lavelanet (Ariège) et Thiers (Puy-de-Dôme), multiplier le nombre d'antennes "par un facteur au minimum égal à trois". Selon l'Agence nationale des fréquences (ANFR), il y a actuellement environ cinquante mille antennes-relais de téléphonie mobile en France.
DES ONDES POTENTIELLEMENT CANCÉRIGÈNES
Au début de 2013, l'association Robin des toits, présente depuis l'origine des travaux, en 2009, avait toutefois pris ses distances avec le processus, dénonçant des modifications de méthodologie et estimant que l'objectif du comité était "de disqualifier le seuil d'expérimentation de 0,6 volt/mètre".
Lire : "Robin des toits conteste en justice la charte de téléphonie mobile de Paris"
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en 2011 les ondes comme potentiellement cancérigènes, mais les opérateurs s'appuient sur le dernier avis, datant de 2009, de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour écarter tout danger. L'Anses doit prochainement actualiser cet avis.
Lire : "Colère des Verts après le rejet d'une proposition de loi sur les ondes"